De même que le drame d’Alphonse Daudet se nouait, se déroulait, se consommait autour de l’absence de la belle, de l’indigne Arlésienne, le film de Bernard Roué joue sur l’apparition/disparition, l’absence/présence fugitive, réelle, projetée ? d’une femme très belle, corps noir luisant évoluant sur un fond tout aussi noir, corps que l’on désirerait regarder longtemps ; frustration qui augmente le désir et aiguise le regard. De même que la musique de Bizet prolongeait, rendait encore plus sensible le texte de Daudet, le montage image/son réalisé à partir d’extraits de la musique de scène, nous mène, par ses interruptions d’images, de sons, ses accélérations, ses ralentis, ses crescendi, ses diminuandi, avec une précision implacable, à ce dont il est question : l’attente inassouvie. C. B.
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