Everything will be OK
Transe violente
Un panorama de la cruauté humaine, dans un conte fantasmé où les animaux prennent le pouvoir. Par son petit théâtre de figurines, Rithy Panh raconte l’homme, sa soif de feu et de sang ainsi que sa fuite en avant vers la mort de toutes choses. Au moyen de figurines d’argile et d’images documentaires retravaillées, le réalisateur cambodgien compose un poème cinématographique dystopique, rageur et déconcertant. Les prises de vues de ces espèces de dioramas cauchemardesques sont mêlées à des images documentaires. Everything Will Be OK (titre dont on aura compris qu’il relève de l’antiphrase) est accompagné d’un texte parfois inspiré, parfois trivial, malgré la lecture distanciée qu’en fait Rebecca Marder. Et les dernières séquences, qui évoquent une possible réconciliation – entre l’humanité et le monde dans lequel elle vit –, apparaissent plus comme une concession à la sensibilité mise à mal du spectateur que comme une lueur d’espoir.